Archive pour mai, 2023
Les jours qui s’en vont
In love 44
Sur la lyre
8 mai 1943, la libération de Tunis
80 ans déjà…
Nous sommes à Tunis, à la veille du 8 mai 1943
Depuis quelques jours la bataille de Tébourba, à 30 km à l’ouest de Tunis, s’intensifie, là où les anglo-américains avaient subi une lourde défaite en novembre et décembre 1942. Régulièrement Radio Londres avec Maurice Shumann, nous tient informés de la situation aux abords de la capitale, et l’excitation est à son comble, Le Bey de Tunis semble collaborer avec les allemands pour sauver son royaume Cependant ces allemands sont toujours là, mais le 7 mai au soir ils commencent à déménager. On entend leurs bottes sillonner les rues de la capitale. Cette capitale qu’ils avaient regagnée, après que Rommel chef de l’Africa-corps avait capitulé à El-Allamein, en Cyrénaïque, devant le renard du désert, Bernard Montgomery
Quelques jours auparavant avait eu lieu l’enlèvement par les allemands de l’amiral Esteva, Résident général, inconditionnel de Pétain, Je l’ai entendu hurler dans les jardins de la résidence générale, par la fenêtre de notre salle de bains donnant sur les lieux, dans l’immeuble de La Nationale. Après de nombreuses tergiversations il sera condamné à la perpétuité devant la Cour de justice par le général Giraud, pour intelligence avec l’ennemi.
Remue–ménage dans la population qui avait subi les bombardements américains quelques mois auparavant. Pour mémoire on pense à ce bombardement de mars 43 où le port de Tunis étant visé, et où, par erreur, le fracas des bombes est venu s’écraser sur le quartier arabe de la rue El-Mektar où près de deux-cents prostituées ont péri.
Je revois aussi de mon 8ème étage de La Nationale, plusieurs forteresses volantes des Etats-Unis, abattues par la DCA allemande et allant sombrer dans le lac de Tunis. Horreur de ces pilotes nés peut-être à New-York, et allant s’écraser dans ce lac de vase El-Bahira .
Pendant des mois j’avais confectionné des milliers de confettis pour le jour de la libération. Durant les alertes, faisant partie de la « Défense passive », j’allais au secours des gens blessés par les éclats de bombes qui pleuvaient sans cesse sur la capitale. Là-haut au sommet de notre immeuble était installée la sirène géante qui faisait trembler toute la ville, quand son vrombissement fantastique était déclenché, par ce garde vigilant, aux allures de vieux cow-boy, mâchonnant toujours on ne sait quelle herbe, après avoir consumé son cigare bagué d’or. A La Nationale le malheureux Monsieur Borgel, chef de la communauté juive a été brutalement arrêté et jeté en prison, sans parler d’autres exactions qui se multiplient sur ordre de l’occupant. Mon beau-père, juif Livornais est obligé de se cacher pour vivre dans la petite chambre de bonne de la famille Disegni, en grâce avec les autorités allemandes, après que nous ayons été expulsés de notre appartement
C’est enfin le 8 mai. Vers midi, un immense cri circule dans les rues de la capitale : « Les Anglais sont au Passage ! » Le passage est ce quartier à l’ouest de la ville où domine une énorme horloge en ciment, aperçue de chaque endroit, comme un repère. Je me précipite aussitôt à la rencontre de l’armée libératrice. Et me voilà, du haut de mes 17 ans juché sur un char britannique qui triomphant, avance lentement sur l’avenue Jules Ferry, au milieu d’un déferlement d’applaudissements frénétiques d’un peuple fou de joie, aux terrasses, aux balcons, partout, comme dans une vague d’hystérie collective. J’embrasse le conducteur du char, qui n’apprécie que légèrement. Je chante, je crie je gesticule comme un pantin désarticulé, dans l’envahissement d’une euphorie incommensurable
Et la fête durera jusqu’à la nuit, femmes, vieillards, enfants, toute une population enivrée par cette soudaine délivrance, qui ne sait comment remercier ces libérateurs venus de loin, pour chasser l’envahisseur. La ville brille de mille feux et les cloches de l’imposante cathédrale retentissent frénétiquement, pendant que les croyants se signent dans les rues en levant leurs bras au ciel .Personnellement j’avais fêté çà à ma façon en projetant sur la foule depuis mon balcon du 7ème étage la multitude de confettis patiemment fabriqués depuis des mois.
Par imprudence j’avais ramassé un casque italien et l’avais mis sur ma tête par fanfaronnade. Un pseudo héros, révolver au poing, s’est avancé vers moi et a hurlé : « Enlève-moi _çà ou je te descends ! » Je n’ai pas attendu qu’on me le dise deux fois et j’ai jeté ce casque dans le caniveau avec une certaine ostentation et un rire jaune.
La campagne de Tunisie s’achèvera le 13 mai avec la fuite des allemands défaits, vers l’Europe et un défilé triomphal le 20 mai sur notre avenue Jules Ferry plus que jamais fleurie, avec un hommage vibrant aux 10.000 soldats français morts durant cette campagne, en présence du général en chef Eisenhauer, et des généraux Montgomery et Giraud
Voilà , c’était le 8 mai 1943., il y a 80 ans. C’était hier…
Une pensée émue pour le Président américain D .Roosevelt, qui mourra en avril 1943 ,à l’âge de 63 ans, sans avoir assisté à la fin de cette guerre où il a tant contribué à la victoire.
Simplement en silence
Le jardin des hespérides
Je viendrai cette nuit
Pour goûter à nouveau nos si longues caresses
M’enrouler lentement au collier de tes bras
En humant le parfum de ta douce tendresse Mais toi seras-tu prête à subir mon assaut
A vivre tout de suite une forme d’outrage
Me laisser découvrir ton corps de bas en haut
Et puis t’abandonner entre rêve et nuages ? A demi assoupis nous parlerons d’amour
De son pouvoir magique imprégnant l’existence
Evoquant les exploits du grand Duc de Nemours
Et pourquoi dans la vie il prend tant d’importance Ame et cœur alliés offerts à l’émotion
Laissons-nous donc griser par toute son ivresse
En donnant au bonheur l’élan de sa passion
Libérés à jamais et du doute et du stress Et le temps passera et les jours et les mois
Nous n’oublierons jamais ce cadeau de la vie
Ce souffle de ferveur, le flot de nos émois
L’espoir qui nous emporte et que rien ne dévie
In love 43