Archive pour juillet, 2017

Parfois ma vie

Parfois ma vie
Semble se décrocher
Et je lui dis
Attends
Ce n’est pas l’heure
Je n’ai pas assez appris
Je n’ai pas assez écrit
Je n’ai pas assez aimé
 
Mais je peux encore
Laisse-moi un répit
Reste, reste
Je n’ai pas fini
Tant de choses
Laissées inachevées
Qui m’appellent
Sans cesse
 
Parfois ma vie
Veut m’abandonner
En pesant sur mes épaules
Sur mes jambes
Sur mon cœur
Elle insiste
Mais je résiste
De plus en plus mal
 
Suis-je allé trop, loin
Ai-je trop vécu
Pas assez souffert
En ne laissant
Derrière moi
Que peu de choses
Des écrits sans doute
Mais pour qui, pour quoi
 
Parfois ma vie
Me dit : arrête !
Place aux autres
Laisse ta flûte désenchantée
Dis-lui de se taire
La musique pour toi
A cessé d’être
Silence
 
Qui sont ces fantômes
Qui me harcèlent chaque nuit
Pour rendre des comptes
A qui ?
J’emporte mes illusions
Pour aller quérir
Cette lumière lointaine
Que je n’ai jamais pu atteindre
Publié dans:Poésie |on 31 juillet, 2017 |Pas de commentaires »

Ecrire… Pourquoi ?

J’écris pour me libérer de ce qui m’intéresse, 
M’interpelle ou me préoccupe.
Je privilégie l’alexandrin
Que je défends toujours bec et ongle.
J’en suis à mon 168ème recueil de poèmes.
Mais j’écris aussi des romans
Et notamment sur la mine,
Où j’ai passé 11 années de ma vie,
Ayant frôlé la mort à plusieurs reprises.
 
Je pense qu’un poème est un instantané
Qu’il faut fixer à tout prix:
Un événement, une joie,
Un chagrin,
Un élan amoureux,
Une déception,
Une pensée philosophique sur l’homme
Ou sur le monde.
 
Puis, je range cela sur une étagère,
Et j’oublie…
Bien sûr j’ai des idoles:
Baudelaire, Rimbaud et autres.
Nous sommes tous pétris
Des lectures qu’on a faites,
Des hommes et des femmes
Que l’on a rencontrés avec lesquels
On apprend toujours quelque chose,
Ils nous conduisent ainsi
A être témoins de notre temps,
Non pas pour laisser une trace,
Mais pour donner un peu de nous-mêmes
A cette humanité dont nous faisons partie,
Car nous lui devons ce que nous sommes.
C’est-à-dire finalement
Un infiniment petit face à la providence.
Publié dans:Poésie |on 29 juillet, 2017 |Pas de commentaires »

V e t o

L’autre jour en juin, chez Monique Lacroix
Quand j’ai voulu pour toi jouer de fantaisie
Et dit ma préférence en te pointant du doigt
Là tu m’as répondu : « Non, rien qu’en poésie ! »
 
Et depuis je m’abrite essuyant une larme
Derrière quelques vers qui te diront si peu
Dans quel enchantement ta présence m’alarme
Contraint par ton refus à l’extinction du feu.
 
Je retire à regrets ce propos de frondeur
Entrevu comme un crime ou comme une hérésie,
Je rentre en ma coquille en repentant gaffeur
J’ai bien enregistré : « Non, rien qu’en poésie ! »
 
Se pliant au veto de ta bouche tombé
Mon âme ligotée attend meilleure augure
J’avais un doux espoir que tu m’as dérobé
J’expie en mon silence et fais bonne figure
 
Mais tout cela bien sûr est à prendre à rebours
C’était tout simplement une occasion saisie,
La verve poétique y donnant libre cours
Mais je n’oublierai pas : « Non, rien qu’en poésie! »
Publié dans:Poésie |on 27 juillet, 2017 |Pas de commentaires »

La Gamme

Dominer ce défi dans un désir étrange
Répondre si je peux au curieux challenge
Mijoter pour chacun des noms à retenir
Faciles et concrets gardés pour l’avenir
Solliciter des mots pour trouver un modèle
Laminer son esprit et creuser sa cervelle
Si l’ordre est retenu la partie est trop belle !
 
PS : d’Arezzo, inventeur de ces notes, s’est retourné dans sa tombe. Etait-ce bien Utile ?
Publié dans:Poésie |on 26 juillet, 2017 |Pas de commentaires »

Concert France Clidat

Jaillissant sous tes doigts, rêve d’un autre monde
Dis-nous comment fais-tu pour charmer à la ronde
Donner à ton piano ce ton ensorceleur
Séduire ton public avec tant de bonheur ?
« France » si près de « Franz », Clidat sérénissime
S’il fallait un seul mot, il n’en est qu’un : Sublime !
 
Après un concert de France Clidat au musée Jacquemart André
 
Publié dans:Poésie |on 26 juillet, 2017 |Pas de commentaires »

Visite Médicale

Docteur Jung-Stravenberg
8 Avenue Henri Martin 75016 Paris
( Sur Rendez-vous)
 
Visite médicale de ce jour 20 juillet 2017
 
Cher Monsieur
Je dois tout de suite vous dire qu’après examen approfondi des différentes influences cyclo-rectoniques-parastéboliques qui vous traversent, il apparaît que vous vivez depuis un certain nombre d’années, sous le rayonnement diffus et métastrombolaire de ce qu’on appelle communément le syndrome percusif et moyennement aléatoire d’une phobie récurrente, tendant à une espèce de persécution obsessionnelle qui n’est pas sans rappeler la tension péricyclique dite du « trop-plein » métaphysique assez intériorisé dans une phase pérésinale du docteur Funk.
 
Dans ce cas d’espèce, j’ai été amené à poursuivre en grande profondeur des investigations spéciales dites synchromatiques appelant une interaction particulière propre aux problèmes dits de Lacan-Freud mettant surtout en lumière la tendance auto-suggestive élaborée au cours d’une adolescence quelque peu brimée et probablement assez mal adaptée au cursus élémentaire des jeunes gens en mal de domination éruptive en direction d’une liberté de mœurs exhaustive,  et d’une sexualité débordante au niveau du pseudo-périal inférieur gauche, ce qui occasionne souvent une dégradation inattendue et malicieuse du tissu flémoradial antérieur.
 
Dans ce cas il est absolument indispensable de suivre et de poursuivre une thérapie appropriée à chaque croissant lunaire, et qui ne peut être que bénéfique, à la condition expresse de l’appliquer strictement à la lettre et sans témoin dans un souci de posologie distentatoire associée à l’urocrisie dépendante qui découle de l’étiologie tertiaire que l’on constate dans votre cas précis.
 
Naturellement la sérothérapie traditionnelle accompagnant cette seule allopathie en principe congénitale et irréversible, ne fait pas partie de la clipmatrie habituelle qui fait appel elle, à l’embocation et à la gomitation comminatoire à peine sensorielle du phénomène de Looch appliqué au pessaire de Montmorency dans les cas traumatiques de sacroligatie galopante internactive, s’il s’agit bien sûr d’un mélanogogue fulgurant vendimatresque.
 
Cependant le palliatif parégorique ne peut être résolutif que dans le cas assez rare de styptique suppurative aggravé, accompagné de tribulations ostentatoires et alternées les nuits dites copulatives.
 
Il nous faut donc présentement déterminer avec précision quelle est cette entité dominante qui s’irradie en vous, ce cumulo-asthénique qui va à la longue, détériorer votre équilibre neuro-exultératif. A notre avis l’épicentre de cette infra-saumure parasitaire mais non infectieuse, se situe dans votre inconscient où les murs ont enregistré en mémoire les douloureux efforts de trois générations, aux prises avec des problèmes d’obstruction absolument insoutenables dans la régression cognitive d’une intériorisation édonique insoluble dans le liquide rachitique de l’iléus morpho-sinusoïdal, qui traverse en sens inverse la paroi abdominale unilatérale.
 
La douleur transcendante des victimes antérieures de cet accrodophisme scabreux, accéléré par le traumatisme ambiant et singulier, a d’une façon définitive impressionné les parois musicatoires de votre ego, qui constitue donc à présent une entité parasitaire plus que nocive entraînant un déséquilibre notoire mesurable au pendule de Foucault.
 
D’autre part l’examen attentif des photographies des membres de votre famille m’incite à penser que chacun est d’ores et déjà contaminé par la marque electro-magnétique de l’effet Joule en chaleur coercitive émanant régulièrement des synclinauix gréseux situés à l’aplomb de la membrane défective en cause et ce pour une période indéfinie dans notre système ondulatoire. Ce qui nous laisse malheureusement prévoir des dommages associatifs sur les parties sous-jacentes de tous les individus exposant leur intro frustique à l’afflux de ces rayons radio-huméro-statiques issus du magma interne où se résolvent les nombreux bouleversements de l’écorce bio-sphérique émulsionnée au degré maximum de l’échelle de Riche-terre.
 
Je vous engage donc cher Monsieur, à changer au plus tôt votre façon d’ introfaction , de méditation et de gasture pour ne point aggraver votre équilibre sans thé, pour donner au temps l’occasion d’exorciser définitivement les mânes négatives qui ont investi votre environnement. spirito-emblématoire
Publié dans:Fait divers |on 25 juillet, 2017 |Pas de commentaires »

Lettre musicale à un inconnu

La réalité de l’enfance dans l’interrogation des grandes personnes dérange brutalement la féerie (J.Cocteau)

Voyons voir… Je ne pense à rien. Je ne fais rien. Je suis… inutilement. Puis à la radio, en demi-teinte, le scherzo n°2 en mi bémol de Frédéric Chopin. Ma peau frissonne. Ondulations incontrôlées sous les cheveux. Je m’éveille merveilleusement. Cette musique m’envahit, me pénètre jusqu’aux tréfonds les plus intimes. Je vais, je vole derrière ces notes qui ruissellent sur le clavier et, quelques instants plus tard, j’épouse la pause classique. Mouvement de nostalgie avec un Chopin plus que jamais pétri de sa Pologne natale qui semble resurgir par miracle dans chaque mesure syncopée, au rythme d’une armée de Libération en route. Puis c’est la joie, comme celle d’un enchantement retrouvé, la cadence qui va crescendo dans une espèce d’hymne épanoui à la gloire du pays. On revient enfin à l’appel enivrant du début, en forme de lei-motiv, qui vous ramène au rêve initial avant de vous emporter dans un final grandiose s’ouvrant comme une gerbe d’une pathétique envolée, dans un don total, une émotion unique, où l’on ne peut que difficilement se retrouver soi-même en redescendant sur terre :

« Tels qu’en nous-mêmes enfin l’Éternité nous change » Mallarmé

Voilà l’Harmonie, la magie de la musique, son miracle permanent, ce catalyseur de la sensibilité, toujours là, aux aguets, sans jamais nous surprendre, comme si elle était déjà en nous et qu’elle entrait tout simplement chez elle en y laissant son empreinte renouvelée, pourtant unique.

Mais cette harmonie la percevons-nous tous de la même façon, en solitaire ou en groupe ? La réponse est NON bien sûr et ce pour toute forme d’Art, mais avec une mention particulière pour la musique qui a ce caractère fugace et instantané. Est-ce pour cela qu’on ne s’en lasse pas, parce qu’elle n’a fait qu’effleurer notre sensibilité par le truchement d’un phénomène sonore. Et nous savons quelle est l’importance de l’oreille dans le réseau complexe de notre équilibre. On peut donc entendre sans écouter, mais vibrer au son d’une marche militaire et rester de glace pour un concerto de Schumann qui pour d’autres recèle l’expression même de l’harmonie. La singularité de la musique ne s’arrête pas là puisqu’elle peut être encore une perception involontaire pendant que je me livre à d’autres occupations qui n’ont absolument aucun rapport avec elle. Ainsi pendant que j’écris dans un acte décidé et voulu, j’entends et j’écoute un concerto de Mozart classé dans la catégorie des musiques en ré majeur que j’apprécie, à cette nuance près, qu’il y a de multiples façons de le recevoir. La principale, et ma préférée est celle perçue dans la solitude en ne se consacrant qu’à cela. Il faut reconnaître qu’on atteint alors un seuil de complications enchevêtrées, impossible à démêler dans cette seule lettre humble, partielle, ne survolant que quelques points considérés comme importants par le scripteur, mais qui peuvent naturellement être différents selon les individus. Car, si je peux dire que telle audition, réunit pour moi-même les ingrédients secrets d’une harmonie spécifique (formation et arrangement de sons qui me sont agréables) par contre, je reste imperméable à d’autres musiques, par exemple la musique de Chambre que d’autres apprécieront. Nous entrons donc là dans la subjectivité de chacun. Mais (encore !) nous sommes pétris de notre enfance et des bouleversements multiples de notre éducation (qui va jusqu’à l’initiation quelquefois) et c’est le produit de tous ces avatars qui écoute en ce moment du Mozart (quoi de neuf ?) et qui le perçoit peut-être dix fois moins positivement que mon voisin dont le père est 1er prix du Conservatoire de piano de Paris.

Bien sûr, la musique n’est pas un domaine réservé aux esthètes et elle peut être le siège des émotions de Monsieur tout-le-monde. En exceptant les quelques particularités citées plus haut, elle est à rapprocher aussi bien de la peinture, de la sculpture, de la poésie. Là, la perception devient totalement volontaire, car si je me rends au Musée du Louvre pour voir et revoir « Mona Lisa » et « La Vierge, l’Enfant Jésus et Sainte Anne » du même Léonard, « L’Hiver » de Poussin, méditation sur la mort à laquelle personne ne peut échapper, le « Gilles » éternel de Watteau, le « Saint Michel » de Raphaël, les « Sabines » de David (le Saint des seins), la petite « Vénus » de Cranach, les « Trois Grâces » de Régnault (pas de Rubens qui fait dans l’adipeux) etc, etc… c’est que je veux les voir et ils sont là, inamovibles, mais rien n’est simple.

Il y a d’abord l’inspiration du créateur selon l’objet ou les circonstances. Il y a ensuite sa volonté de traduire sur la toile ou dans le marbre, sa propre conception. Il y a après, le résultat de cette entreprise qui peut ne correspondre qu’imparfaitement au vœu initial. Il y a enfin ce que moi-même je vais voir et essayer d’interpréter. Si le sujet est historique, sa trame est une référence qui vous aide. Même chose avec le fonds mythologique. Mais si c’est un paysage ou un nu (Ah ! Chassériau !) la notion d’harmonie devient diffuse et complexe et chacun d’y aller de son optique personnelle, de ses goûts particuliers, de ses fantasmes (qui ne sont pas obligatoirement pervers !). Là aussi on a souvent besoin d’être seul pour retrouver la fraîcheur de notre regard, parce qu’on peut prendre le temps nécessaire pour une analyse ou une introspection, c’est pour cela que le Louvre ne sera jamais tari. Il nous attend et ne nous trahira jamais.

Peut-on dire pour autant que l’harmonie n’existe pas en dehors de notre oreille ou de notre regard ? J’hésite à répondre car ma sensibilité est exacerbée et je ne saurais apporter des éléments sans qu’ils soient filtrés au préalable par ma propre subjectivité… Je suis cependant très heureux de faire partie (avec vous, sans doute !) de ceux qui écoutent, qui perçoivent et qui essaient de traduire. Je connais un certain nombre de « sourds-aveugles-muets » en ce domaine. Je ne les condamne nullement mais je regrette pour eux cette imperméabilité, car enfin, ce qui nous distingue de l’animal c’est bien cette fibre, cette antenne exceptionnelle qui nous fait réagir positivement à la manifestation d’un esthétisme quel qu’il soit. Il est évident qu’on peut aussi réagir positivement dans plusieurs autres domaines, les affaires, l’appel des voyages, les collections, le goût de l’histoire, la généalogie, la bonne table… que sais-je… autant de domaines qui peuvent d’ailleurs coexister, mais qui ne laisseront pas, je crois, de traces indélébiles dans la mémoire de notre sensibilité.

Au risque de vous imposer un long verbiage insipide, j’aimerais beaucoup continuer à me perdre dans les méandres de ces pensées improvisées, mais leur réception étant une donnée inconnue, je crois pour aujourd’hui qu’il est préférable de faire court. Je pense, en effet, que je bifurquerais inévitablement sur des notions d’Amour, puisque dans Harmonie, nous retrouvons les lettres de noblesse du verbe AIMER.

Sans vouloir effleurer le thème, je vois mal un individu – homme ou femme – au cœur sec, s’émouvoir dans le ruissellement cristallin de la « Cathédrale engloutie » ou devant les mystères d’une descente de croix de Rembrandt. Il faut donc éprouver cette faculté d’aimer, encore aimer, toujours aimer, en décelant dans le détail et le quotidien, tout ce qui a été déserté par le diable et où quelques gouttes d’éternité dansent dans l’invisible et l’impondérable.

Yours.

Publié dans:Fait divers |on 24 juillet, 2017 |1 Commentaire »

Ricochets en Couleurs

Comment montrer ici sans le prendre de haut
On ne saurait le dire et pourtant il le faut 
Un besoin d ‘exprimer et d’éclairer son âme
Laisser voir à chacun ce qu’est l’intime flamme
En déclinant alors les secrets de son cœur
Un bouquet d’étincelle où l’amour est vainqueur
Rien ne saurait traduire en vérité première
Silences et souhaits en un jet de lumière.
 
              Aux Ricochets le 24 novembre 2016
Publié dans:Poésie |on 24 juillet, 2017 |Pas de commentaires »

L’Alexandrin

Je reviens simplement à mes alexandrins
En les ayant quittés avec la mort dans l’âme,
Je veux les retrouver dans la joie et l’entrain
A l’affût de nouveau de mon ancienne flamme.
 
Faut-il reconvertir poète dissident
Qui tenta quelquefois le recours au vers libre
Considérant cela comme un piètre accident
Et revenir ainsi au parfait équilibre ?
 
Une belle cadence, un rythme qui me sied,
Voilà ce que j’attends d’une ligne classique,
Prosodie en accord, mais en dodecapieds
C’est un modèle à suivre, harmonie et musique.
 
Hérédia ou Vigny l’on si bien ciselé,
Et nul n’a contesté leur brillant savoir-faire,
Dans cette réussite apposant un scellé
Pour la pérennité d’un style légendaire.
 
Mais ne l’oublions pas, l’originalité
La marque du génie et cet esprit hors-norme,
Le trait particulier et le droit de cité,
Et marquer en seigneur la grandeur et la forme !
 
Bien des poètes sûrs ont montré leur valeur,
Chacun voulant briller comme un chantre exemplaire,
La poésie en eux revit en son ampleur
Mais la couronne d’or revient à Baudelaire !
Publié dans:Poésie |on 17 juillet, 2017 |Pas de commentaires »

Un an après

Nice
Au bord de cette méditerranée
Souveraine berceuse d’oubli
Sous son soleil fidèle et généreux
Nice
Aujourd’hui se souvient
De cette déchirure
Et avec elle
Tout le pays
 
Il faisait beau ce soir là
C’était la joie
Du feu d’artifice traditionnel
La fête, les rires, les chansons
Le foule impressionnante
Des touristes du monde entier
La chaleur assoupie
D’un été heureux
Grand nombre de familles
En vacances
Sur cette promenade des Anglais
Inondée de lumières
Cette promenade
Mouvante
Animée
Plus que vivante
Comme ensorcelée
Dans un festin
Renouvelé
Une atmosphère joyeuse
Une ambiance heureuse
Presque unique
 
Nice
La légendaire
L’incontournable
Etoile de paix
Et de sérénité
 
Nice
Ses jardins fleuris
Sa vieille ville attachante
Sa fastueuse place Masséna
Agora resplendissante
Son château
Sur la colline-phare
Ses concerts, son théâtre
 
Nice
La belle, l’immortelle
La bien-aimée
A connaître et aimer
Toujours davantage
 
Nice
Le Comté de Provence
Les vestiges Romains de Cimiez
Son Eglise avec panneaux de Brea
Ville des Masselotes
Des Angevins
Un cadeau du Piémont
 
Nice
Le berceau renommé
Envié
D’une vie apaisée
Tranquille
Sereine
 
Nice
La…
 
ATTENTION !
Débouchant subitement
Sur la promenade
Un énorme camion blanc
Conduit par un fou
Ivre de violence
Qui fonce sur la chaussée
Envahie d’une foule dense
Le camion de la mort…
 
Tout à coup
Dans ce rassemblement compact
Cible innocente privilégiée
Ce monstre d’acier
En pleine vitesse
Ecrase sans compter
Des dizaines de passants
Des femmes, des hommes, des enfants
Qui hurlent dans l’horreur
De ce massacre odieux
Des cris de douleur, du sang partout
Des corps ravagés
L’épouvante
La panique
La désolation
 
Des morts, 86
Des blessés plus de 150
Les secours qui arrivent en trombe
Aussi vite que possible
Parfois hélas ! impuissants
Devant ce désastre innommable
Les survivants
Hagards
Qui s’enfuient épouvantés
En surmontant des cadavres
Gisant çà ou là
 
Un enfant de 4 ans
Fauché, son ourson dans les bras
Une fillette d’une dizaine d’années
Aux membres déchiquetés,
Là, un adulte éventré
Près de lui sa jeune femme
Disloquée
Et ce vieillard aux yeux exorbités
Le visage déchiré
Un spectacle atroce
Effrayant
Insoutenable
Des souffrances
Des meurtrissures
La vue calamiteuse
D’un assassinat collectif
 
Perpétré par un illuminé
Dont on ne sait rien encore
Mais qui va tomber sous les balles
Des policiers qui l’ont poursuivi
Dans sa course folle
 
Des larmes, du sang
Dans cette nuit devenue noire
Des cris déchirants
Des appels au secours
Vers un ailleurs
De sauvegarde
Des pompiers, des infirmiers
Des médecins, des bénévoles
Pour venir en aide aux blessés
Souvent agonisant
Dans une bribe de vie
Qui ne tient plus qu’à un fil
Toute une nuit de lutte
Pour sauver
Ce qui peut l’être encore
Ici, là, des fantômes errants
Ecrasés de douleur
A la recherche d’un proche
D’un enfant, d’une mère, d’ un ami
Disparus dans la tourmente
 
Bien sûr, aujourd’hui
Les discours
Les prières
Les chants religieux
Le chagrin
La tristesse inconsolable
Puis
La minute de silence
La Marseillaise
Oui, bien sûr
Mais on parle peu
Du dysfonctionnement -dit-on-
Des services d’ordre
Surpris et débordés
De la surveillance timide
Des lieux surpeuplés
On parle peu
Des centaines de dossiers
En attente d’une indemnisation
On parle peu
Des parents en deuil
Qui ne retrouveront jamais
Leur sérénité
 
Peut-on oublier
Cette petite fille ingénue
Ce petit garçon rieur
Cette jeune maman
Attendant son deuxième enfant
Ce vieil homme
Crucifié sur la chaussée
Et qui était persuadé
De finir ses jours
Paisiblement
Au soleil de ce paradis
 
Un an déjà
C’était ici
C’était hier
Sous nos yeux
En témoins impuissants
Face à la fatalité
A la cruauté
Au terrorisme dévastateur
Qui va peut-être
Frapper de nouveau
Comme à Charlie-Hebdo
Au Bataclan
A Sousse
Demain
Dans un mois
Dans un an
Comment le prévenir
Comment l’empêcher
Comment l’éviter
Comment le combattre
Que faire
Contre ces éléments isolés
Ivres de vengeance
Au nom d’une idéologie meurtrière
Comment accepter que ces assassins
Soient parfois déjà fichés
Par la police
Et qu’on les laisse
Libres
De leurs mouvements
Et de leurs actes
Comment accepter
Que dans certaines mosquées
Ici en France
On prêche la haine
Et que nul ne s’en affecte
Pourquoi aussi nos frontières
Sont souvent en passage libre
Pour des individus suspects
 
Difficile d’empêcher tout cela
Quelle que soit notre vigilance
Alors…
On en revient à la prière
A l’espérance
Au souhait d’une sécurité renforcée
Plus que jamais
Sans pouvoir être certain
Que demain
Dans un mois
Dans un an
Cela ne recommence pas
 
Publié dans:Fait divers |on 17 juillet, 2017 |Pas de commentaires »

Acrostiche du Fond

Même si chaque jour est pour lui sans soleil
   
Il ne faiblit jamais et demeure en éveil
  
Noyé, enseveli dans l’enfer ténébreux
  
Est-il un seul instant qui ne soit dangereux
  
Un lieu n’éprouvant pas son courage tenace ?
  
Rien ne bouge et pourtant c’est la mort qui menace…

 Oum-Douil (Tunisie) 1947

Publié dans:Poésie |on 11 juillet, 2017 |Pas de commentaires »

Ma Sépulture

Ici reposeront les restes de mon corps  
Quand l’heure sonnera de quitter cette terre
A quel moment précis ne le sais pas encore
Dans un geste divin entouré de mystère
 
Ne faites pas de bruit : du silence, c’est tout !
Vous recevrez l’écho de ma dernière flamme,
Jusqu’au dernier instant, écrire est mon atout
Mais ici survivra le meilleur de mon âme…
Publié dans:Poésie |on 10 juillet, 2017 |Pas de commentaires »

Novantuno

Vraiment, c’est inquiétant
Bientôt quatre-vingt-onze
Départ dans pas longtemps
Car j’ai tout d’un vieux bonze
                                      
L’amour m’aura miné
Dans le temps et l’espace
C’est fini, terminé
Il n’aura plus sa place
 
Adieu! les beaux tendrons
Rencontrés par hasard
Ainsi ils attendront
Sur eux d’autres regards
                              
Mais encor j’ai parfois
Un rayon de soleil
Pas souvent s’il m’en croit
Difficile réveil
 
L’heure au régime sec
Le temps de la sagesse
Et l’ascétisme avec
Mon dieu quelle tristesse
                               
Passez votre chemin
O vous belle inconnue
L’amour sans lendemain
Mon âme est toute nue
 
Le mirage est éteint
S’évanouit le rêve
Sans retour c’est certain
Ah ! enfin une trêve !
                              
Qui donc avait prédit
L’éternelle jeunesse
Plus rien, que des on-dit
Cela vaut une messe
Publié dans:Poésie |on 10 juillet, 2017 |Pas de commentaires »

Les Filles

Où êtes-vous les filles
Qu’on m’invente chaque fois
Venez, venez
Sortez de la fiction
Montrez-vous à la fin
Que je sache
Qui vous êtes
Ce qu’on a pu inventer
A votre sujet
 
Où êtes-vous les filles
Que je n’ai pas connues
Qu’on impose pourtant
Dans ce parcours
Imaginaire
Que j’ignore
Quel dommage
J’aurais aimé
Le faire mien
 
Où êtes -vous les filles
Les brunes et les blondes
Créatures uniques*
Allant et venant
Dans ce rêve
De papier
Qui s’effiloche
De lui-même
Inconsistant
 
Où êtes-vous les filles
Montrez votre visage
Votre corps
Votre esprit
Où voulez-vous
M’emmener
Comme dit la rumeur
Inventive
A souhait
 
Où êtes-vous les filles
Filles qui n’existent pas
Et qui pourtant
M’ont dit-on
Ensorcelé
Emporté
Malgré moi
Dans une légende
Dorée d’amour
 
Où êtes-vous les filles
Sortez donc
De l’inutile anonymat
Que je vous découvre
Happé peut-être
Par votre attirance
Votre beauté
Supposée
Ou réelle
 
Où tes-vous les filles
Vous, ces images
De rêve
Que je ne puis
Hélas ! Imaginer
Car d’autres
L’ont fait
A ma place
Et oui…
 
Où êtes-vous les filles
Abandonnez
Votre ombre
Jaillissez
A a lumière
Que je puisse
Vous contraindre
D’être
Dans le réel
 
Où êtes-vous les filles
Serez-vous à mon goût
Aurez-vous cette auréole
Ce nimbe de pureté
Dont une telle a parlé
Ce pouvoir de séduire
De rompre tous les autre liens
Pour être seules
A dominer
 
Où êtes-vous les filles
Songes fantomes
D’un amour exceptionnel
Non identifié
Plus que rare
Montrez-vous
De grâce
Que je puisse enfin
Connaître le Graal
Publié dans:Poésie |on 8 juillet, 2017 |Pas de commentaires »

Si je vous disais…

Si je vous disais Madame
A quel point je vous aime
Vous n’en croiriez pas vos oreilles
En me traitant de fou
Et d’illuminé
 
Dans un sens
Vous auriez raison
Car je suis vraiment fou d’imaginer
Une autre image que la vôtre
Un autre amour
Plus pur et plus intense
Que le mien
Un autre lendemain sans vous voir
Entendre votre voix
Me fondre
Dans votre présence
 
Fou de croire
A quelque autre existence
Où vous seriez absente
Dans le vide absolu
Où seraient mes jours
Sans votre lumière
 
Fou
D’entrevoir un seul instant
Où je ne prendrais pas votre main
Dans la mienne
Pour lui confier intimement
Ces sentiments hors norme
Qui m’animent
Comme un bouquet de joie
Une délicate floraison de bonheur
Difficile à définir
Tant il emplit ma vie
D’une rivière de tendresse
Où chaque jour scintillent
Un mot
Une phrase
Un élan
Porteurs d’une symphonie
Auréolée de fièvre amoureuse
Et d’ardente ferveur
 
Fou aussi Madame
D’accepter
D’être souvent loin de vous
Privé injustement de ces baisers
Toujours plus voluptueux
Emplis de musique
Que nous-mêmes
Chaque fois
Nous trouvons uniques
Comme issus d’un rêve inespéré
Publié dans:Poésie |on 6 juillet, 2017 |Pas de commentaires »
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