Archive pour février, 2016

Jo mon Immortelle

Il semble que depuis que je suis arrivé
Face à cette plaque de marbre blanc
Devant ta petite photo
Entourée d’une ellipse d’or
Devant ces fleurs desséchées
Que je viens de remplacer
Pour la quatorzième année
Il semble
Que le silence
Soit devenu plus solennel
Que ce cadre de cyprès et de cèdres
Soit mué en un enchantement particulier
Que le ciel soit plus bleu
Qu’il n’a jamais été
Que la brise
Soit devenue zéphyr
Générateur de sérénité
Que l’absence elle-même
Soit habitée par toi seule
Qui règne en souveraine
Sur tout ce qui t’entoure
Que l’humilité qui serre ma gorge
Soit comme une émotion nouvelle
Inconnue
Oppressante
Issue d’une douleur non encore apaisée
Inconsolable
Que l’air ambiant
S’embaume de tous les parfums du monde
Qu’enfin une musique très douce
Comme une berceuse des temps lointains
Des mille légendes
Vienne emplir mon cœur
Pour l’inonder
De la joie pure et candide
Que tu as suscitée en moi
Dès mon plus jeune âge.
 
 Soixante-dix ans ont sonné
Sur mes tempes grises
Sans réussir à détrôner l’enfant
Que tu as modelé
Pétri
Façonné
Au bout de tes doigts magiques
Dans la longue patience
De ta dévotion à tes enfants.
Et je suis là
Comme aux premiers jours
De mon existence
Lié farouchement à toi
Faisant corps avec ton âme
Parcelle indissociable
De ta grandeur et de ton mystère
Particule animée
Par ton geste et ta parole
Un peu de toi miniaturisé
Satellisée sur une orbite d’amour
Créée dans le halo lumineux
De ma naissance
Et qui n’en finira jamais
De flamboyer
A partir de ta pensée
Qui demeure
Inchangée
Immortelle.
 
Peut-être
Est-ce aussi par égoïsme
Que je reviens te voir
Puisqu’immanquablement
Je me retrouve dans ton regard
Dans ton sourire
Dans ta bénédiction
Qui s’irradie à la ronde
Dans ce bouquet joyeux et triste
Des souvenirs que tu évoques
Dans ces regrets éternels
De ne pouvoir encore toucher ta main
De ne plus écouter le son de ta voix
Douce et apaisante
De ne plus rire
Et pleurer avec toi
De ne plus vivre
Dans ta vie
De ne plus être
Qu’une ombre culpabilisée
Et repentante
Pour t’avoir laissé partir
Sans pouvoir arrêter
La force du destin.
 
Ecrire est un artifice
Et peut-être
La caractéristique édulcorée
De notre pensée profonde
Car tu es davantage
Dans les recoins secrets de mon cœur
Plutôt que dans les mots
Qui dansent sur cette page
Pour essayer de te redonner
Un peu de réalité
Et de substance
Dans cette matinée ensoleillée
Où les cigales
Redoublent les appels à l’amour
Les pierres elles-mêmes
Semblent entonner un chorus
En forme de requiem
Généreux et pathétique
La moindre tige de fleur
Frémit
Dans une fête en majeur
Tout cela
Comme dans un recueillement
Qui célèbre ton nom
Ton image
Ta mémoire.
 
La fontaine tout près
Ruisselle en chuintant
L’asphalte flamboie
Le paysage diffus
Se noie dans la vallée
Encore endormie dans sa torpeur
Et je suis là
Isolé
Dans mon île aux souvenirs
En essayant de retrouver sur ton image
Figée à jamais
Une trace subtile
Un signe insensible
Qui m’apporteraient la conviction
Que tu me vois
Que tu m’entends
Pour me dire:
« Comment va mon fils Marius
Tesoro mio
Privé de sa Mad
Solo e triste in questa grande casa ?
E Paul, mon grand
Si loin là-bas en Suisse
Pense -t- il à moi
Quelquefois?
Je le bénis, je le bénis!
Et mon petit Robert
Ce cœur tendre qu’il cache toujours
Tanti baci,
Et Ivanuccio
che ha osato dire
Che l’amavo meno di sua sorella
Bugiardo d’amore!
E Lisetta
Figlia mia
Come sei lontana, li a Roma
Gode, gode
Il piccolo Gabriele
Che non ho mai conosciuto
Baci, baci!!! »
 
Mais la brise
A déjà emporté ton murmure
Vers Paris, Lyon, la Suisse, l’Italie
C’est l’âme de ton âme
Qui va dans le vent
Se multiplier et s’amplifier
Pour accomplir ta mission
De gardienne vigilante
De nos destins épars
Comme le phare attentif et protecteur
La main qui nous protège
Et nous dirige
Avec cet index impérieux
Pointé
Sur ce que tu crois meilleur
Pour nous et nos enfants.
« Il sangue del tuo sangue »
N’a pas cessé
De chanter fébrilement
Dans nos veines
Comme un fleuve d’amour et d’optimisme
Qui veut perpétuer
La leçon que tu nous a apprise
Et que tu nous a laissée:
L’éternité est dans l’amour
Car il restera toujours
Le mystère non élucidé
Porteur de générosité
De tolérance
D’humilité.
Il n’a jamais engendré le mal
Son flambeau nous rend meilleur
Peut-être
Parce qu’il nous aide
A voir plus clair
Au fond de nous-mêmes
Où se cache notre propre vérité
Unique pour chacun de nous
Indissociable de notre identité intime
Souvent masquée
Par les exigences de l’existence…
Le silence est total
Les branches et les fleurs
S’immobilisent
Je ne bouge plus
Pour essayer de me couler
Dans la magie
De cet instantané
Qui va s’évaporer dans le vent
 
En laissant se distiller
Comme une poussière inconsistante
Dans l’infini abolu,
Comme l’empreinte irréelle
D’une rêve indéfinissable…
Publié dans:Poésie |on 29 février, 2016 |Pas de commentaires »

Vers un Autre Horizon

On dira quelque jour : Il est mort le poète,
Sa lyre s ‘est brisée un matin de printemps,
Ses yeux se sont fermés et sa muse est muette
Peut-être a-t-il signé d’un clin d’œil en partant.
 
Il aura tant écrit sur les gens et les choses
Variant à l’envi sur des thèmes nombreux,
Lira-t-on ses secrets sur ses paupières closes,
Et dans son existence a-t-il été heureux ?
 
Venant le déchirer, tristesse sans égale,
Il a parfois pleuré sur un événement,
Dans l’ensorcellement d’une onde musicale
A frémi dans émoi d’un magique moment.
 
Découvrir et savoir, connaître davantage,
Il cherchait l’impossible, une grand’soif de tout
Pour devenir soi-même il n’y a jamais d’âge,
La curiosité comme un sublime atout !
 
Le rideau se referme et s’interrompt la danse,
Ainsi tournons la page en forme de raison,
Autour de lui le monde a soudain fait silence
Il tend déjà la main vers un autre horizon.
Publié dans:Poésie |on 29 février, 2016 |Pas de commentaires »

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